La complainte du paresseux
Auteur(s) Savage, Sam (1940-...) (Auteur) ;Leroy, Céline (1977-... ; angliciste) (Traducteur)
Titre(s) La complainte du paresseux [Texte imprimé] : histoire principalement tragique d'Andrew Whittaker, réunissant l'ensemble irrémédiablement définitif de ses oeuvres complètes : roman / Sam Savage ; traduit de l'américain par Céline Leroy.
Editeur(s) Arles : Actes Sud, impr. 2011 (53-Mayenne : Impr. Floch).
Résumé Les déboires et désarrois dAndrew Whittaker, écrivain frustré, homme maudit (et vice versa) fondateur, rédacteur en chef et probablement unique lecteur de Mousse, obscure revue littéraire en péril, narrés par le menu à travers sa volumineuse correspondance tous azimuts laquelle, incidemment, constitue ses oeuvres complètes. Un autoportrait tragicomique et sans pitié. Le nouveau roman de lauteur de Firmin. Après avoir détourné Walt Disney avec Firmin, le rat le moins chou (et le moins animal) de la littérature fabuliste animalière, Sam Savage sattaquerait-il à Mme de Sévigné? De fait, La Complainte du Paresseux est un roman épistolaire, mais à sens unique (voire pire). Dailleurs chez Savage, le pire plane toujours, cest même très manifestement là que vit Andrew Whittaker, littérateur méconnu par ses contemporains et maltraité par la vie. Cest seul contre tous et dans une misère galopante quAndrew tente de maintenir à flot Mousse, exigeante et néanmoins minable revue littéraire défricheuse de talents, tout en gérant les avanies locatives dun petit immeuble de rapport. Nous sommes au fin fond de lAmérique des années 1970, sous le règne de la clique de Nixon, et il nest pas aisé daccoucher lavant-garde littéraire dun pays qui patauge dans ses conservatismes, tout en réglant des problèmes de plomberie, de locataires de basse qualité et en affrontant les médisances dun environnement provincial petit-bourgeois. On tombe dans lintimité dAndrew, irrésistible odieux personnage, raté rageur et menteur à la mélancolie féroce et toxique, à lhumour proprement redoutable et à la philosophie questionnable, à travers son abondante correspondance: à son ex, qui a fui à New York pour sadonner à lart dramatique (et qui la blâmerait?), à ses vieux copains de fac devenus quelquun dans le monde des lettres et quil tente dattirer comme invités vedettes dun improbable festival pour lequel il fomente un programme inquiétant, à des aspirants auteurs qui lui soumettent des textes pour sa revue mais aussi à son banquier (inénarrable diatribe!) ou à ses locataires auxquels il réclame un loyer ou refuse une réparation, quand il nemprunte pas lidentité, réelle ou fictive, de supposés supporters de son travail pour prendre sa propre défense dans le courrier des lecteurs de publications concurrentes. Il tombe aussi sous le sens quAndrew Whittaker, bien que très occupé et malgré le marasme des jours adverses, poursuit, au sens littéral, hélas, une oeuvre dont nous découvrons les ébauches, et dont le joyau pourrait être ce projet dun dictionnaire des cris de douleurs dans toutes les langues, toutes les cultures et chez toutes les espèces: ainsi du cri du aï (le paresseux) qui donne son titre au roman, animal dont le destin dune infinie tristesse nest pas sans rappeler celui de notre antihéros. On retrouve dans cet autoportrait kaléidoscopique les thèmes de prédilection de lauteur: la solitude, la déchéance, physique, morale, psychique et financière, ici visitée dans ses moindres recoins, et la noire ironie du sort des hommes. Et lon retrouve aussi son talent singulier pour faire surgir le rire des situations les plus sombres, des blessures les plus douloureuses, des obsessions les plus incongrues. Et quand Firmin fourmillait de références et de clins doeil littéraires, cest ici lombre tutélaire de Fernando Pessoa qui baigne le délire paranoïaque dune personnalité complexe voire multiple aux prises avec des rêves et des aspirations mal ajustés. Avec ce deuxième roman rugissant, Sam Savage simpose comme un brillant débutant de soixante-dix ans qui enchaîne les morceaux de bravoure avec une aisance et une énergie époustouflantes. La Complainte du paresseux est la virtuose et comique dissection dune réalité sinistre et universelle: les affres sans fin de la médiocrité chez lécrivant velléitaire.
Lien(s) Traduit de : The cry of the sloth.
Titre(s) La complainte du paresseux [Texte imprimé] : histoire principalement tragique d'Andrew Whittaker, réunissant l'ensemble irrémédiablement définitif de ses oeuvres complètes : roman / Sam Savage ; traduit de l'américain par Céline Leroy.
Editeur(s) Arles : Actes Sud, impr. 2011 (53-Mayenne : Impr. Floch).
Résumé Les déboires et désarrois dAndrew Whittaker, écrivain frustré, homme maudit (et vice versa) fondateur, rédacteur en chef et probablement unique lecteur de Mousse, obscure revue littéraire en péril, narrés par le menu à travers sa volumineuse correspondance tous azimuts laquelle, incidemment, constitue ses oeuvres complètes. Un autoportrait tragicomique et sans pitié. Le nouveau roman de lauteur de Firmin. Après avoir détourné Walt Disney avec Firmin, le rat le moins chou (et le moins animal) de la littérature fabuliste animalière, Sam Savage sattaquerait-il à Mme de Sévigné? De fait, La Complainte du Paresseux est un roman épistolaire, mais à sens unique (voire pire). Dailleurs chez Savage, le pire plane toujours, cest même très manifestement là que vit Andrew Whittaker, littérateur méconnu par ses contemporains et maltraité par la vie. Cest seul contre tous et dans une misère galopante quAndrew tente de maintenir à flot Mousse, exigeante et néanmoins minable revue littéraire défricheuse de talents, tout en gérant les avanies locatives dun petit immeuble de rapport. Nous sommes au fin fond de lAmérique des années 1970, sous le règne de la clique de Nixon, et il nest pas aisé daccoucher lavant-garde littéraire dun pays qui patauge dans ses conservatismes, tout en réglant des problèmes de plomberie, de locataires de basse qualité et en affrontant les médisances dun environnement provincial petit-bourgeois. On tombe dans lintimité dAndrew, irrésistible odieux personnage, raté rageur et menteur à la mélancolie féroce et toxique, à lhumour proprement redoutable et à la philosophie questionnable, à travers son abondante correspondance: à son ex, qui a fui à New York pour sadonner à lart dramatique (et qui la blâmerait?), à ses vieux copains de fac devenus quelquun dans le monde des lettres et quil tente dattirer comme invités vedettes dun improbable festival pour lequel il fomente un programme inquiétant, à des aspirants auteurs qui lui soumettent des textes pour sa revue mais aussi à son banquier (inénarrable diatribe!) ou à ses locataires auxquels il réclame un loyer ou refuse une réparation, quand il nemprunte pas lidentité, réelle ou fictive, de supposés supporters de son travail pour prendre sa propre défense dans le courrier des lecteurs de publications concurrentes. Il tombe aussi sous le sens quAndrew Whittaker, bien que très occupé et malgré le marasme des jours adverses, poursuit, au sens littéral, hélas, une oeuvre dont nous découvrons les ébauches, et dont le joyau pourrait être ce projet dun dictionnaire des cris de douleurs dans toutes les langues, toutes les cultures et chez toutes les espèces: ainsi du cri du aï (le paresseux) qui donne son titre au roman, animal dont le destin dune infinie tristesse nest pas sans rappeler celui de notre antihéros. On retrouve dans cet autoportrait kaléidoscopique les thèmes de prédilection de lauteur: la solitude, la déchéance, physique, morale, psychique et financière, ici visitée dans ses moindres recoins, et la noire ironie du sort des hommes. Et lon retrouve aussi son talent singulier pour faire surgir le rire des situations les plus sombres, des blessures les plus douloureuses, des obsessions les plus incongrues. Et quand Firmin fourmillait de références et de clins doeil littéraires, cest ici lombre tutélaire de Fernando Pessoa qui baigne le délire paranoïaque dune personnalité complexe voire multiple aux prises avec des rêves et des aspirations mal ajustés. Avec ce deuxième roman rugissant, Sam Savage simpose comme un brillant débutant de soixante-dix ans qui enchaîne les morceaux de bravoure avec une aisance et une énergie époustouflantes. La Complainte du paresseux est la virtuose et comique dissection dune réalité sinistre et universelle: les affres sans fin de la médiocrité chez lécrivant velléitaire.
Lien(s) Traduit de : The cry of the sloth.
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| La complainte du paresseux |
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Jacques-Mourichon | Adulte | Livre | R SAV C | Prêt normal | En rayon |







